Logo CIPS
vendredi 19 avril 2024

Bibliographie Professeur MARTY François

Professeur à l'Université Paris V
Directeur de l'Institut de Psychologie Paris Descartes
Président du Collège International de l'adolescence

Ouvrages

1. Marty F., Filiation, parricide et psychose à l’adolescence. Erès, collection actualité de lapsychanalyse, Ramonville Sainte-Agne, 1999

2. Cognet G. et Marty F., Introduction à la psychologie scolaire, Paris, Dunod, 2007

Direction d’ouvrages collectifs

1. Marty F. (dir.), L’illégitime violence, La violence et son dépassement à l’adolescence, Ramonville Ste-Agne, 1997,

2. Marty F. (dir.), Figures et traitements du traumatisme, Paris, Dunod, collection Inconscient et Culture, 2001

3. Marty F. (dir.), Le jeune délinquant, Paris, Payot, collection Désir, 2002

4. Marty F. (dir.), Transactions narcissiques à l’adolescence, Paris, Dunod, collection Inconscient et Culture, 2002

5. Marty F. (dir.), Le lien et quelques-unes de ses figures, Mont Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen, collection Psychanalyse et santé, 2002

  1. 6. Marty F., Gutton P. et Givre P. (dir.), Le fait accompli dans la psychothérapie de l’adolescent, Mont Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen, collection Psychanalyse et santé, 2003

7. Marty F. (dir.), L’adolescent dans l’histoire de la psychanalyse, Paris, In Press, collection Champs Libres, 2003

8. Marty F. (dir.), Ce que souffrir veut dire, Paris, In Press, collection Champs Libres, 2004

  1. Marty F et Marie-Grimaldi H. (dir.), L’aventure de la recherche, Mont Saint-Aignan, Publications de l’Université de Rouen, collection Psychanalyse et Santé, 2004

10. Huerre P. et Marty F. (dir.), Adolescence et cannabis. Les liaisons dangereuses, Paris, Albin Michel, 2004

11. Huerre P. et Marty F. (dir.), Adolescence et alcool, Paris, Albin Michel, 2007

12. Marty F. (dir.), Transformer la violence ? Traumatisme et symbolisation, Paris, In Press 2007.

13. Marty F. (dir.), Le psychologue à l’hôpital, Paris, In Press, 2007

  1. 14. Marty F. et Houssier F. (dir.), Eduquer l’? Pour une pédagogie psychanalytique, Editions du Champ Social, 2007

15. Houssier F. et Marty F. (dir.), August Aichhorn, Editions du Champ Social, 2007

16. Marty F. (dir.), Les grands Concepts de la psychologie clinique, Paris, Dunod, 2008

17. M. Rezende Cardoso et F. MartyDestinos da adolescência, 7 Lettras, Rio de Janeiro, 2008

18. Marty F. (dir.), Les grandes problématiques de la psychologie clinique, Paris, Dunod, 2009

19. Marty F. (dir.), Psychopathologie de l’adulte. 10 cas cliniques, Paris, In Press, 2009,

20. Marty F. (dir.), Psychopathologie de l’enfant. 10 cas cliniques, Paris, In Press, 2010,

Projets de publications acceptés par les éditeurs

Marty F (dir.), Psychopathologie de l’adolescent. 10 cas cliniques, Paris, In Press, 2011

Chapitres d’ouvrages collectifs

1. Marty F., Emergence des notions d’adolescence et de puberté dans l’œuvre de S. Freud (1892-1923), in Marty F. (sous la direction de), Les Cahiers du Collège International de L’Adolescence, 1996, 1, pp. 83-97.

2. Marty F., Psychologue d'adolescents, in Fua D. (sous la direction de), Le métier de psychologue clinicien, Paris, Nathan, 1997, pp. 81-107.

3. Marty F., Violences à l’adolescence, in Marty F. (sous la direction de), L’illégitime violence, la violence et son dépassement à l’adolescence, Ramonville Saint-Agne, Eres, 1997, pp. 7-17.

4. Marty F., A propos du parricide et du matricide à l’adolescence, in Marty F. (sous la direction de), L’illégitime violence, la violence et son dépassement à l’adolescence, Ramonville Saint-Agne, Eres, 1997, pp. 95-110.

5. Marty F., Imaginer ensemble le cadre d’une psychothérapie d’enfant, in E. et M. C. Ortigues (sous la direction de), Que cherche l’enfant dans les psychothérapies ?, Ramonville Saint-Agne, Erès, 1999, pp. 53-68.

6. Marty F., Histoire de Christian, in E. et M.C. Ortigues (sous la direction de), Que cherche l’enfant dans les psychothérapies ?, Ramonville Saint-Agne, Erès, 1999, pp. 81-98.

7. Marty F., Destin du sexuel à l’adolescence, in Pickman C. N., Hoffmann C., Lauru D., (sous la direction de), Problématiques adolescentes et direction de la cure, Ramonville Saint-Agne, Erès, 1999, pp. 61-74.

8. Marty F., Destructivité, in Dictionnaire de Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, (Directeurs : D. Houzel, M. Emmanuelli, F. Moggio),Paris, PUF, 2000, pp. 191-193.

9. Marty F., Fantasmes d’inceste, in Dictionnaire de Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, (Directeurs : D. Houzel, M. Emmanuelli, F. Moggio), Paris, PUF, 2000, pp. 353-354.

10. Marty F., Phobie, in Dictionnaire de Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, (Directeurs : D. Houzel, M. Emmanuelli, F. Moggio), Paris, PUF, 2000, pp. 510-513.

11. Marty F., Agoraphobie, Conversion, Dysmorphophobie, Hypocondrie, (Définitions), in Dictionnaire de Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, (Directeurs : D. Houzel, M. Emmanuelli, F. Moggio), Paris, PUF, 2000, p. 20, 156, 215, 322.

  1. Marty F., Houzel D., Hystérie (définition), in Dictionnaire de Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, (Directeurs : D. Houzel, M. Emmanuelli, F. Moggio), Paris, PUF, 2000, pp. 324-325.

13. Marty F., Du familier à l’étranger : trajectoire. La quête de l’objet amoureux à l’adolescence, in Lauru D. (sous la direction de), Tomber en amour, Ramonville Saint-Agne, Erès, 2001, pp. 53-64.

14. Marty F., La violence de l’adolescence : de l’événement traumatique à la névrose de l’adolescence, in Marty F. (sous la direction de), Figures et traitements du traumatisme, Paris, Dunod, 2001, pp.1-13.

15. Marty F., Traumatisme, une clinique renouvelée, in Marty F. (sous la direction de), Figures et traitements du traumatisme, Paris, Dunod, 2001, pp.41-57.

16. Marty F., Introduction, in Marty F. (sous la direction de), Transactions narcissiques à l’adolescence, Paris, collection Inconscient et Culture, Dunod, 2002, pp.1-8

17. Marty F., L’adolescent et son corps, les enjeux de la génitalisation, in Marty F. (sous la direction de), Transactions narcissiques à l’adolescence, Paris, collection Inconscient et Culture, Dunod, 2002, pp. 53-72

18. Marty F., Introduction, in Marty F. (sous la direction de), Le jeune délinquant, Paris, Payot, 2002, pp. 11-24

19. Marty F., A propos de “ Contribution au traitement psychanalytique d’enfants et d’adolescents asociaux ” de M. Schmideberg (1934), in Marty F. (sous la direction de), Le jeune délinquant, Paris, Payot, 2002, pp.251-270.

20. Marty F., Introduction, le travail du lien ou le chaos, in Marty F. (sous la direction de), Le lien et quelques-unes de ses figures, Publications de l’Université de Rouen, 2002, pp. 9-20.

21. Marty F., Le travail du lien à l’adolescence, in Marty F. (sous la direction de), Le lien et quelques-unes de ses figures, Publications de l’Université de Rouen, 2002, pp. 129-151.

22. Marty F. Les adolescents parricides, in P. A. Raoult (sous la direction de), Passages à l’acte, L’Harmattan, Paris, 2002, pp. 101-112

23. Marty F., Introduction, in Marty F., Gutton P. et Givre P. (sous la direction de), Le fait accompli dans la psychothérapie de l’adolescent, Publications de l’Université de Rouen, 2003, pp. 9-12.

24. Marty F., Plaidoyer pour une souplesse du cadre en psychothérapie avec les adolescents, in Marty F., Gutton P. et Givre P. (sous la direction de), Le fait accompli dans la psychothérapie de l’adolescent, Publications de l’Université de Rouen, 2003, pp. 209-225.

25. Marty F., Le jeu et ses enjeux à l’adolescence, in Joly F. (sous la direction de), Jouer…Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, Paris, In Press, 2003, pp. 169-181.

26. Marty F., L’adolescence comme expérience de la limite, in Scelles R. (sous la direction de), Limites, liens et transformations, Paris, Dunod, 2003, pp. 61-80

27. Marty F., Vers une troisième anamorphose dans la théorie de la sexualité, in Gutton P. et Bourcet S. (sous la direction de) La naissance du pubertaire, Paris, Dunod, 2003, pp. 189-197

28. Marty F. L’adolescence face à sa violence et à sa créativité, in Braconnier A., Chiland C., Choquet M., Idées de vie, idées de mort. La dépression en question chez l’adolescent, Paris, Masson, 2004, pp. 15-24

29. Marty F., La dépendance pour le meilleur et pour le pire, in P. Huerre et F. Marty (dir.), Cannabis et Adolescence, les liaisons dangereuses, Paris, Albin Michel, 2004, pp. 27-40

30. Marty F., El juego y sus implicationes en la adolescencia, in Pensar la adolescencia (coord. Maren Ulriksen de Vinar), Editions Trilce, Montévidéo, 2004, pp.43-56.

31. Marty F., Introduction, in Marty F., Ce que souffrir veut dire, Paris In Press, 2004, pp. 11-32

32. Cahn R., Marty F., Conversation with Raymond Cahn, introduced by François Marty, in Invisibles Boundaries, D. Houzel and M. Rhode (Eds.), London, Karnac Books, 2005, pp. 123-134.

  1. 33. Marty F., Chagnon J.Y., Identité et identification à l’adolescence, Encyclopédie Médico-Chirurgicale, section psychiatrie, 37-213-A-30, 39 pages, 2006

34. Marty F., Sous le signe de la terreur. Introduction, in Marty F. (dir.) Transformer la violence ? Traumatisme et symbolisation, Paris, In Press, 2007, pp 9-20.

35. Marty F., Anna Freud : des pulsions trop puissantes, in P. Givre et A. Tassel (dir.), Le Tourment adolescent, Paris, PUF, 2007, pp. 177-214

36. Marty F., Les adolescents face à la question de la mémoire, in (dir.) C. Le Bissonnais, Mémoires plurielles, cinéma et images, lieux de mémoire ? Paris, CREAPHIS Editions, 2007, pp. 48-58.

  1. Marty F. et P. Huerre, Introduction, in Huerre P. et Marty F., Alcool et adolescence : jeunes en quête d’ivresse, Paris Albin Michel, 2007, pp. 9-15

38. Marty F., La dépendance, un déni de perte : la dépression masquée, in Huerre P. et Marty F., Alcool et adolescence : jeunes en quête d’ivresse, Paris Albin Michel, 2007, pp. 9-15 et pp. 59-78

39. Houssier F. et Marty F., Introduction, in (dir.) Marty F. et Houssier F., Eduquer l’adolescent ? Pour une pédagogie psychanalytique, Nîmes, Ed. du Champ Social, 2007, pp. 9-17

40. Houssier F. et Marty F., Introduction, in August Aichhorn, cliniques de la délinquance, Nîmes, Ed. du Champ Social, 2007, pp. 9-29

41. Marty F., Introduction, in Marty F. (dir.), Le psychologue à l’hôpital, Paris, In Press, pp. 9-16

42. Marty F., Introduction, in Marty F. (dir.), Concepts fondamentaux de la psychologie clinique, Paris, Dunod, 2008, pp. 1-4

43. Marty F., Le complexe d’Œdipe ou la question des origines, in Marty F. (dir.), Concepts fondamentaux de la psychologie clinique, Paris, Dunod, 2008, pp. 177-193

44. Marty F., O genital, impasses e acceso, in (dir.) M. Rezende Cardoso et F. Marty, Destinos da adolescência, 7 Lettras, Rio de Janeiro, 2008, pp. 55-68

45. Marty F., La méthode du cas, in S. Ionescu et A. Blanchet (Dir.) Méthodologie de la recherche en psychologie clinique, Paris, PUF, 2009, pp. 53-75

46. Marty F., Le dévoilement du génital. Le génital et la puberté dans l’œuvre de S. Freud, in Y. Morhain et R. Roussillon (dir.), Actualités psychopathologiques de l’adolescence, De Boeck, Bruxelles, 2009, pp. 31-44

47. Marty F., Introduction, in Marty F. (dir.) Les grandes problématiques de la psychologie clinique, Paris, Dunod, 2009, pp. 1-6

48. Marty F., Introduction, in Marty F. (dir.) Psychopathologie de l’adulte10 cas cliniques, Paris, In Press, 2009, pp. 9-13

49. Marty F., Le processus de subjectivation et filiation à l’adolescence, in Robert Letendre et Denise Marchand (dir.), Adolescence et affiliationLes risques de devenir soi, Montréal, Presses de l’Université du Québec, 2010, pp. 47-60

50. Marty F., Quand le fantasme prend corps, in J. André (dir.) La psychanalyse de l’adolescent existe-t-elle ?, Paris, PUF, 2009, pp. 205-222

51. Marty F., La adolescencia como experiencia del limite, in A. Bilbao et I. Morlans (dir.), Subjetivacion, adolescencia, institucion: psicopatologia clinica y social,  publication du Servicio de salud (Gobierno de Chile) et de l’Instituto psiquiatrico Dr. Jose Horwitz Barak, Santiago du Chili, 2009, pp. 61-83

52. Marty F., El accionar psicotico en la adolescencia : impasses y passages al acto en las psicosis, in A. Bilbao et I. Morlans (dir.), Subjetivacion, adolescencia, institucion: psicopatologia clinica y social,  publication du Servicio de salud (Gobierno de Chile) et de l’Instituto psiquiatrico Dr. Jose Horwitz Barak, Santiago du Chili, 2009, pp. 87-120

  1. Marty F. y Aceituno R. (entrevista), Responsabilidad y justicia de minores, Revista de Psicologia,  Universidad de Chile, vol. XVIII, n° 1, 2009, pp. 131-138

54 Marty F., La psyché adolescente au féminin, in D. Brun (dir.) Le statut de la femme dans la médecine : entre corps et psyché, Paris, Etudes freudiennes, hors série, 2010, pp. 129-131

55. Marty F., Metabolisierung der Gewalt in der Adoleszenz/ Métabolisation de la violence à l’adolescence, invon Bernd Ahrbeck (dir.) Von allen guten Geistern verlassen? Aggressivitat in der AdoleszenzAuraient-ils perdu la tête? L’agressivité à l’adolescence, Psychosozial-Verlag, Munich, 2010,  pp.81-95

56. Marty F., Dédale aurait-il tué Icare ? Soutien narcissique parental à l’adolescence, in Birraux A. et Lauru D., Prise de risques et adolescence, Paris, Albin Michel, pp.

57. Marty F., Le fantasme parricide, in D. Le Breton et D. Marcelli (dir.) Le dictionnaire de la jeunesse et de l’adolescence, Paris, PUF, 2010, pp.

58. Marty F., Violence et passage à l’acte meurtrier à l’adolescence, in Deise Matos do Amapro (dir.), Adolescence et violence : Perspectives clinique, éducative et judiciaire, Brasilia, 2010, pp.

59. Marty F., Adolescence et violence, in M. Marzano (dir.), Dictionnaire de la violence, Paris, PUF, 2011, pp.

Dont 8 chapitres dans des ouvrages internationaux

Articles dans des revues spécialisées sans comité de lecture. Diffusion des connaissances (extraits)

Marty F., Adolescence et psychosomatique : une histoire de séparation ?, Psychomédia, 2008, n° 18, pp. 58-64

Marty F., Stress et adolescence, Psychomédia, 2009, n° 22, pp. 37-40

 

RÉSUMÉS D’OUVRAGES

L’adolescence dans l’histoire de la psychanalyse

François Marty et al.

La notion d’adolescence a progressivement émergé au cours du XIXeme siècle. La psychanalyse s’est d’abord intéressée à la puberté comme second temps de la maturation sexuelle de l’Homme, avant de faire de l’adolescence un processus actif dans la vie psychique. Cet ouvrage retrace le cheminement de cette notion dans l’histoire des idées pour mettre en évidence son importance dans l’histoire de la psychanalyse. C’est ainsi que sont successivement abordés les thèmes concernant les précurseurs de la notion au XIXeme siècle, la naissance de sa théorisation, les années Aichhorn, l’adolescence identifiée, avec en conclusion un aperçu de l’adolescence de S. Freud et de son rôle dans la théorisation de Freud.

Ont collaboré à cet ouvrage : A. Birraux, A. Braconnier, R. Cahn, J.-C. Caron, M. Cifali, P. Givre, R. Gori, P. Gutton, P. Huerre, S. Lebovici, J.-Y. Le Fourn, J. Losserand, F. Marty, P. van Meerbeeck, A. de Mijolla, O. Ouvry, M. Ruchat, S. Tomkiewitcz.

Les Cahiers du CILA, 1996. Repris aux Editions In Press, coll. “ Champs Libres ” 2003, 1 volume, 15 x 21, 336 pages.

L’illégitime violence. La violence à l’adolescence et son dépassement

François Marty et al.

La violence est éternelle, toujours actuelle. Elle est au fondement de l’activité psychique humaine et de toute organisation sociale. Soumis à la sexualité qui agit toujours sur fond de violence pulsionnelle, l’être parlant est forcé de domestiquer cette violence de base. La puberté s’illustre comme une des figures majeures de celle-ci, et si, le plus souvent à l’adolescence, la violence s’élabore dans la quête de l’objet amoureux, il arrive parfois que le fantasme laisse la place à une violence agie dans la réalité.

Face aux fantasmes parricides de la puberté qui poussent à réaliser les vœux de mort infantiles, l’adolescent ne devient sujet adulte qu’en renonçant à l’exercice de la violence, dont le parricide est le paradigme. L’enjeu de l’humanisation et de la socialisation est à ce prix : mettre la violence au service de la culture, et non l’inverse. Lorsque le fantasme du meurtre du père ne s’inscrit pas dans l’ordre symbolique, c’est l’acte violent lui-même qui devient résolutif pour le sujet.

Cet ouvrage est une tentative de compréhension de ce défi posé à la théorie et à la pratique psychanalytiques par l’acte violent des adolescents. Les meilleurs spécialistes de la question donnent leur point de vue et font part de leurs interrogations.

Ont collaboré à cet ouvrage : Claude Balier, Annie Birraux, Simone Couraud, Roland Gori, Philippe Gutton, Philippe Jeammet, François Marty, François Richard.

Ramonville Saint-Agne, Erès, coll. “ Actualité de la Psychanalyse ”, 1997, 1 volume, 16 x 24, 148 pages

 

Filiation, parricide et psychose à l'adolescence. Les liens du sang

François Marty

La réflexion de l’auteur porte sur les formes de psychoses à l’adolescence où se disent certains aspects de la problématique familiale. Partant de l’analyse du mémoire de Pierre Rivière – adolescent du siècle dernier ayant égorgé sa mère, sa sœur et son frère – que l’auteur considère comme le témoignage d’une expérience intérieure de la psychose à l’adolescence, il met en évidence les nombreux liens qui peuvent exister entre symptômes d’enfants et problématique parentale et les impasses pubertaires où se tient un adolescent qui vit dans le champ clos de l’enfermement psychotique. Sont ainsi analysés les processus sous-jacents qui organisent le repli psychotique pubertaire et le renfermement de l’espace individuel et familial, qui peuvent pousser l’adolescent au passage à l’acte meurtrier ou suicidaire.

L’auteur insiste sur la capacité transformationnelle propre à l’adolescence. S’appuyant sur des exemples cliniques, il montre que la rupture avec la réalité n’est vraisemblablement jamais totale, et que le thérapeute peut utiliser ces éléments positifs de la psychose à l’adolescence pour faire avec les patients psychotiques et leur famille un bout du voyage au cœur de leur nuit.

Ramonville Saint-Agne, Erès, coll. “ Actualité de la Psychanalyse ”, 1999, 208 pages

Figures et traitement du traumatisme

François Marty et al.

Le traumatisme est une réalité clinique largement décrite dans la littérature psychanalytique et souvent éprouvée comme un excès : de stimulation, de sens, d’angoisse, d’excitation, surtout ; excès qui déborde les capacités de contenance psychique d’un sujet. Il s’agit d’une effraction qui anéantit les capacités défensives du sujet traumatisé et met en échec le travail de liaison de l’appareil psychique. Le traumatisme, dans toute la diversité de ses occurrences, est, on le voit, au cœur de la vie psychique, au cœur des théories qui tentent de rendre compte de son fonctionnement.

Mais l’événement traumatique est aussi l’occasion d’un rebond parfois, d’une tentative, toujours, de reprendre la question de la souffrance psychique qu’il occasionne et c’est d’abord à ce titre qu’il stimule la créativité du patient comme celle du thérapeute.

Cet ouvrage présente une clinique du traumatisme et de son traitement à partir de l’expérience de psychanalystes, cliniciens et thérapeutes qui se sont risqués à exposer leurs pratiques et leurs réflexions à partir de domaines aussi variés que ceux de la petite enfance, de la torture, du handicap, de la violence ou qui questionnent les rapports existant entre traumatisme, résilience et créativité.

Ont collaboré à cet ouvrage : Anne Aubert, Annie Aubert, Emmanuelle Caule, Carole Diamani, Florian Houssier, Simone Korff-Sausse, François Marty, Régine Scelles, Françoise Sironi, Stanislav Tomkievitz.

Paris, Dunod, Collection “ Inconscient et Culture ”, 2001, 1 Vol.

Le jeune délinquant

François Marty et al.

Les théories modernes de l’adolescence ont été forgées par des pédagogues et des éducateurs à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. L’étude de la délinquance y occupe une place de choix. C’est après les travaux de S. Freud (1905) que la théorie psychanalytique va s’intéresser à l’adolescence, au point d’en faire un objet d’étude spécifique.

On a rassemblé dans cet ouvrage un ensemble de textes inédits de psychanalystes (K. Eissler, P. Blos, F. Redl, M. Schmideberg, E. Fromm, F. Wittels) s’étant particulièrement illustrés dans leur approche de l’adolescence de 1930 à la fin des années 60. Ces textes sont commentés par des psychanalystes contemporains (C. Balier, A. Birraux, O. Douville, P. Givre, D. Goldstein, F. Houssier, F. Marty, A. Tassel), eux aussi spécialistes de l’adolescence. Ce recueil d’articles constitue une source documentaire pour les chercheurs et les cliniciens, mais intéressera aussi ceux que l’histoire des idées passionne. Par les analyses de la délinquance (dans ses rapports avec l’adolescence) qu’il propose, il contribue à donner une perspective à nos propres interrogations actuelles sur la question de la délinquance et de son traitement.

Ont collaboré à cet ouvrage : Claude Balier, Annie Birraux, Olivier Douville, Philippe Givre, Danièle Goldstein, Florian Houssier, François Marty, Anne Tassel

Paris, Payot, 2002

Transactions narcissiques à l’adolescence

François Marty et al.

On connaît la fragilité narcissique qui résulte de l’effraction pubertaire chez le sujet adolescent. Elle signe le passage de l’enfance à l’âge adulte qui est en train de se faire, l’abandon ou le remaniement des positions infantiles au profit de la mutation pubertaire. Mais on insiste insuffisamment sur le fait que ce passage ne s’effectue pas de façon linéaire, qu’il n’est pas sans heurt, sans risque aussi. La raison de cette non linéarité tient au fait que le narcissisme le dispute au pubertaire, leurs relations étant conflictuelles et l’issue de ce conflit incertaine.

Dans cet ouvrage, les auteurs, tous spécialistes de l’adolescence, décrivent les transactions narcissiques auxquelles le conflit pubertaire donne lieu, ouvrant le plus souvent la voie à la subjectivation, l’entravant parfois pour des sujets aux prises avec un narcissisme intransigeant. F. Richard décrit les intrications du narcissisme et du masochisme dans le processus de subjectivation à l’adolescence, A. Tassel en donne une illustration avec le Tag. J.B. Chapelier et C. Matha abordent la question de l’activité fantasmatique dans les groupes d’adolescent pour mettre en évidence le recours aux fantasmes d’auto engendrement. F. Marty étudie le processus de génitalisation et de ses aléas, lorsque le narcissisme l’emporte dans sa résistance à l’investissement génital. P. Givre, quant à lui, propose une approche de l’anorexie mentale, envisagée comme un encapsulement narcissique, sur le mode des carapaces autistiques, soulignant la force narcissique qui retient ces adolescentes anorexiques face à la menace que représente pour elle l’entrée en puberté. Enfin, F. Houssier présente ses travaux sur l’analogie processuelle qu’il discerne entre fraternité et adolescence : pour accéder à la fraternité, il faut avoir surmonté le fantasme fratricide ; de la même façon, l’adolescent doit surmonter les fantasmes pubertaires pour accéder à des identifications structurantes.

Ont collaboré à cet ouvrage : J. Bernard Chapelier, Philippe Givre, Florian Houssier, Catherine Matha, François Marty, François Richard, Anne Tassel

Paris, Dunod, collection “ Inconscient et Culture ”, 2002

Le fait accompli dans la psychothérapie de l’adolescent

François Marty, Philippe Gutton, Philippe Givre et al.

L’adolescence est un processus psychique spécifique, comme l’est la psychopathologie de l’adolescent ainsi que son traitement. Dans cet ouvrage, les auteurs, tous psychanalystes, spécialistes d’adolescents, proposent une réflexion originale sur la question de la psychothérapie d’adolescent à partir de leurs expériences cliniques. C’est ainsi que l’on trouvera l’exposé minutieux de certaines séances de psychothérapie avec des adolescents et des adolescentes en difficulté, mais aussi l’analyse faite par des thérapeutes singulièrement interrogés dans leurs propres positions thérapeutiques par la violence de certains de leurs éprouvés ou le caractère inattendu des situations transférentielles et contre-transférentielles rencontrées dans la cure : M.C. Aubray, D. Agostini, E. Caule, M. Didier, M. H. Giraulet-Chrétien, C. Lebrun, O. Ouvry, R. L. Richaud, G. Scharmann, A. Tassel, P. Tedo, A. Victoi.

Cet ouvrage propose également au lecteur un ensemble de réflexions sur la spécificité de la psychothérapie d’adolescent, à partir de considérations techniques et éthiques concernant le cadre thérapeutique : D. Arnoux, G. Bayle, M. Corcos, P. Gutton, F. Marty, L. Renard.

Ont collaboré à cet ouvrage : D. Arnoux, M.C Aubray, D. Agostini, G. Bayle, E. Caule, M. Corcos, M. Delorme, M. Didier, M.H. Giraulet-Chrétien, P. Givre, P. Gutton, C. Lebrun, F. Marty, O. Ouvry, L. Renard, R.L. Richaud, G. Scharmann, A. Tassel, P. Tedo, A. Victoi.

Publications de l’Université de Rouen, collection “ Psychanalyse et Santé ”, 2003

Le lien et quelques-unes de ses figures

François Marty et al.

Le lien appelle des images et des représentations multiples - de la ligature à l’union - impliquant aussi bien la contrainte par la force que la douceur du lien d’amour, la souffrance de la rupture que le travail du deuil, la dépendance que la liberté. Certaines de ces images, certaines de ces représentations font appel à l’intersubjectivité, d’autres renvoient à l’intrapsychique. Des figures de liens sont donc présentes, différemment – mais est-ce si différent ? –, en chacun de ces deux registres. Le pari de cet ouvrage est de proposer une réflexion sur quelques-unes de ces figures du lien ; de déployer certaines des représentations de liens nouées à l’univers intersubjectif ou au monde intrapsychique, d’en saisir la substance et la nécessité et, surtout, de mettre à jour le “ lien ” tissé entre ces deux registres du monde interne et de la réalité externe.

Dans cet ouvrage, il sera question de l’humour comme forme de lien intra psychique et intersubjectif à la fois (J.P. Kamieniak), du travail de liaison et de déliaison dans la vie psychique et, particulièrement, à l’adolescence (J.P. Pinel, F. Marty). Plusieurs situations cliniques où le lien est prévalent seront exposées, l’une concernant les relations fraternelles (A. Aubert), l’autre l’utilisation des marionnettes comme médium thérapeutique (P. Le Maléfan), une autre enfin à partir d’une expérience d’observation de nourrissons dans une crèche (A. Konicheckis). Le lien, c’est aussi l’attachement (E. Bouteyre) ; dans sa forme négative, c’est l’exclusion (C. Malandain) ; dans sa forme symbolique, on la retrouve dans les liens de filiation dont l’importance est déterminante dans la structuration psychique du sujet. Lorsque ces liens de filiation sont brouillés ou pervertis – ici, l’exemple des liens incestueux le montre bien (J.L. Viaux) –, on perçoit, dans ces cas, la destructivité qui est à l’œuvre.

L’argument de cet ouvrage est de faire du lien, sous toutes ses formes, le lien de vie, le lien vivant, pour tout sujet.

Ont collaboré à cet ouvrage : A. Aubert, E. Bouteyre, J.P. Kamieniak, A. Konicheckis, P. Le Maléfan, C. Malandin, F. Marty, J.P. Pinel, J.L. Viaux

Publications de l’Université de Rouen, collection “ Psychanalyse et Santé ”, 2003

Ce que souffrir veut dire

François Marty et al.

Pour l’homme, l’absence de sens fait souffrance. Peut-on dire pour autant que la souffrance n’est que le signe de cette absence ?

Ce que souffrir veut dire confronte le lecteur à une diversité de situations dans lesquelles un sujet éprouve de la souffrance. Il l’invite à différencier souffrance et douleur, à prendre en compte le temps qu’il faut pour savoir ce que souffrir veut dire et à s’interroger sur la tendance du corps médical à réduire l’humain et ses souffrances à leur dimension biologique. Chacun veut assigner une cause à la souffrance ; chacun voudrait aussi, au pire, l’anesthésier, au mieux l’éradiquer. Le social y pousse – au nom de l’idéologie du bien-être – et le sujet le réclame parfois pour ne plus avoir mal.

Mais, moins que de guérir la souffrance ou de la supprimer, ce dont il est question, pour chacun, c’est de devenir sensible à ce que souffrir veut dire. En faire l’impasse n’est pas possible, car la souffrance est liée à l’histoire intime du sujet et, peut-être, au cœur même de sa vie psychique.

Ont collaboré à cet ouvrage : A. Aubert-Godard, M.-J. Del Volgo, O. Douville, R. Gori, K. Gueniche, J.-P. Kamieniak, P.-H. Keller, P. Le Malefan, C. Malandain, F. Marty, N. Sonkin-Sambot

Paris, Editions In Press, collection “ Champs Libre ”, 2004

L’aventure de la recherche

François Marty et al.

La recherche en psychologie clinique et en psychopathologie d’orientation psychodynamique place l’humain au cœur de sa réflexion (que ce soit l’objet, les sujets de la recherche ou le chercheur lui-même). Contrairement aux autres orientations de la psychologie qui privilégient l’objectivation dans la recherche, la psychologie clinique et la psychopathologie s’intéressent à la subjectivité et à la singularité des cas qu’elles tentent d’élucider. Le chercheur fait ici partie intégrante du champ de la recherche ; il n’est pas une variable dont le fonctionnement psychique introduirait un biais nuisible à l’établissement de résultats objectifs de la recherche, bien au contraire. En psychologie clinique et en psychopathologie, en effet, il ne saurait y avoir de recherche valable sans prise en compte de ces singularités, la sienne, celle de l’autre, des autres, dont l’analyse en profondeur constitue la meilleure source du savoir dans ce champ épistémologique. Ce n’est pas l’accumulation des données qui crée la validité de la recherche ; c’est davantage l’analyse approfondie de chaque cas qui offre des éléments de compréhension valables pour le plus grand nombre.

Cet ouvrage donne la parole aux cliniciens, aux récits qu’ils ont élaboré pour rendre compte de leur cheminement, de leurs doutes aussi dans la construction de leurs objets de recherche. La recherche y apparaît avant tout comme une aventure ponctuée de rencontres, d’obstacles mais aussi de rebondissements et de découvertes. Tour à tour, sont évoqués le handicap, les violences sexuelles, la psychose et l’adolescence dans des lieux de recherche aussi divers que l’institution scolaire, l’université, les établissements pour enfants sourds, la pédopsychiatrie et la psychiatrie adulte. Plus qu’un ouvrage de méthodologie, il s’agit d’un recueil de témoignages utiles pour les étudiants et les jeunes chercheurs : comment choisit-on son sujet, comment décider de la méthode à utiliser, comment résister au découragement, comment comprendre après-coup l’impact de l’implication du chercheur dans sa recherche, etc. ? Autant de questions qui trouvent ici à s’illustrer à chaque chapitre dans la présentation d’une recherche originale.

Ont participé à cet ouvrage : Alix Bernard, Claire Boisson, Evelyne Bouteyre, Didier Drieu, Pascal Le Maléfan, Hélène Marie-Grimaldi, François Marty, Hélène Romano-Chardin.

Publications de l’Université de Rouen, coll. Psychanalyse et santé, 2004

CANNABIS ET ADOLESCENCE : LES LIAISONS DANGEREUSES

Patrice Huerre et François Marty

La consommation de cannabis est illicite, mais on peut s’en procurer partout. A 18 ans, un adolescent sur deux en a consommé. Les professionnels de l'adolescence (psychiatres, psychologues, soignants, travailleurs sociaux, magistrats…) rencontrent de plus en plus fréquemment de jeunes consommateurs de cannabis dans leurs consultations et leurs préoccupations font écho aux soucis des parents.

Les distinctions entre drogues douces et dures, entre consommation récréative et addiction avérée ne sont plus de mise. Il n’est plus question de banaliser la prise de cannabis. Mais comment s’y retrouver entre les discours parfois déroutants et les positions souvent contradictoires ?

Cet ouvrage témoigne des difficultés des cliniciens qui s’alarment : quand un adolescent va mal, le cannabis renforce sa pathologie et met en péril les projets de soins.

Certes, tous les jeunes ne vont pas mal, mais les impasses psychopathologiques permettent, comme dans d’autres domaines, de reconnaître les processus à l’œuvre et de discerner les risques spécifiques à cette période de la vie, souvent déstabilisante.

Au-delà des échanges sur les avancées de leur pratique, les cliniciens ont demandé à des spécialistes reconnus dans leur discipline  - anthropologie, neurobiologie, épidémiologie, histoire, psychologie, économie, etc. – de partager avec eux leurs savoirs.

Ainsi est né un ouvrage de référence sur une question qui inquiète à juste titre les familles et rejoint des enjeux sociaux essentiels.

Ont participé à cet ouvrage : T. Balkan, M. Biloa Tang, A. Birraux, A. Braconnier, T. Chaltiel, A. Charles-Nicolas, M. Choquet, J.P. Del Volgo, Y. Gervais, P. Gutton, S. Hefez, F. Hocini, P. Huerre, F.-R. Ingold, P. Jeammet, A. Labrousse, D. Lauru, H. Lida-Pulik, D. Marcelli, A. Martel, F. Marty, D. Monchablon, M. Pasquier, F. Pommier, C. Robillard, Sami-Ali, J.-P. Tassin, D. Touzeau, T. Vincent, J.-J. Yvorel

Paris, Albin Michel, 2004

ALCOOL ET ADOLESCENCE Jeunes en quête d’ivresse

Sous la direction de Patrice Huerre et François Marty

Le problème de la consommation d’alcool à l’adolescence est quasiment un tabou en France, contrairement à celui de la drogue. A la recherche de sensations fortes, les ados consomment de l’alcool de plus en plus tôt, de préférence en bande, parfois en association avec d’autres produits toxiques.

Mais parce qu’il est culturellement difficile d’aborder cette question, on constate un grave décalage entre la prise en compte de ce phénomène et sa réalité, démontrée notamment par les chiffres. Et si l’on admet et dénonce la responsabilité de l’alcool dans les accidents de la route, on commence tout juste à parler de ses ravages dès le collège jusqu’aux grandes écoles.

Il est grand temps d’affronter ce problème car l’alcoolisme de plus en plus précoce met en péril l’avenir des jeunes. Alcool et adolescence, Jeunes en quête d’ivresse, constitue un ouvrage de référence sur une question qui inquiète à juste titre les professionnels de santé, les enseignants et les familles, et touche à des enjeux sociaux essentiels.  Pour agir en connaissance de cause, les textes ici réunis, proposent en même temps qu’un état des lieux une réflexion sur les racines profondes de ce mal-être.

Ont participé à cet ouvrage : Patrick Alvin, Jean-Pascal Assailly, Amine Benyamina, Annie Birraux, Michel Botbol, Renaud Bouthier, Marie Choquet, Pierre G. Coslin, Maurice Corcos, Sarah Coscas, Anne Delaigue, Valérie Discour, Taïeb Ferradji, Emmanuelle Godeau, Serge Hefez, Patrice Huerre, Laurent Karila, Marie Le Fourn, Hélène Lida-Pulik, Viviane Mahler, François Marty, Eric Mathevet, Marie Rose Moro, Félix Navarro, Elodie Passeri, Alexandre Peyre, Michel Reynaud, Elisabeth Rossé, Marjorie Tollec, Joséphine Truffaut, Tevkika Tunaboylu-Ikiz, Nicole Vacher-Neill, Marc Valleur.

Paris, Albin Michel, 2007

 


Transformer la violence ? Traumatisme et symbolisation

François Marty et al

La clinique de la violence ordinaire et pathologique engage le clinicien à comprendre la nature des mécanismes en jeu, pour aider les sujets à traiter cette violence et, si possible, à la transformer. L’étude de la destructivité, en particulier chez l’enfant et l’adolescent, nous aide également dans le traitement des effets de traumatismes liés à des événements actuels ou passés. La confrontation des modèles dont nous disposons pour aborder la question du traumatisme est d’un intérêt certain pour le clinicien et le chercheur. L'événement traumatique, quelle que soit sa nature, remet en jeu des "traumas primaires", atteintes narcissiques potentiellement désorganisatrices pour la psyché. Ces conjonctions provoquent la clinique du vide, du négatif ou encore celle de la psychosomatique, états négatifs du traumatisme qui suscitent des répétitions sans fin. Comment comprendre les liens entre évènements traumatiques et organisation psychique? Comment traiter ces "agonies primaires" et leurs effets d’après coup? Les potentialités évolutives trouveraient-elles une issue dans la symbolisation et la créativité? Autant de questions auxquelles tentent d’apporter un début de réponse les auteurs de cet ouvrage…

Ont participé à cet ouvrage : C. Chabert, J.-Y. Chagnon, A. Cohen de Lara, C. Duchet, M. Emmanuelli, E. Lecourt, F. Marty, M.-J. Mouras, M. Rezende Cardoso, R. Roussillon, C. Weismann-Arcache

Paris, Editions In Press, Collection “ Champs Libres ”, 2007

LE PSYCHOLOGUE A L’HOPITAL

Sous la direction de François Marty

Psychologue à l’hôpital : une fonction aux multiples facettes. Un seul intitulé pour un métier qui recouvre des réalités, des approches et des pratiques bien différentes : qu’y a-t-il de commun entre le travail du psychologue en pédiatrie et celui praticien en service de psychiatrie, de cancérologie, ou de soins palliatifs… ?

Ce livre réunit les contributions d’une quinzaine de psychologues travaillant tous à l’hôpital mais dans des services différents. Chacun des auteurs décrit sa pratique au quotidien, la nature de son travail, son rôle au sein de l’équipe soignante, mais aussi les parcours et la formation permettant d’accéder à ce type de fonction, ou les difficultés de son métier.

Destiné aux étudiants en psychologie qui s’interrogent sur leur orientation, aux psychologues en cours d’exercice, aux professionnels de santé… ce livre propose un panorama complet du métier de psychologue à l’hôpital. Informatif, clair, exhaustif, il apporte une plus grande transparence dans l’appréhension d’une fonction pas toujours bien identifiée au sein du monde hospitalier.

Ont participé à cet ouvrage : A. Aubert-Godard, R. de Carmoy, M. Dreyfus, E. Flaig, K. Guéniche, M. Klahr, J. Maillard, M.J. Manifacier-Fournier, F. Marty, S. Missonnier, A. Morel, C. Mure, C. Pericchi, J. Perotin, B. Verdon, S. Vibert

Paris, Editions In Press, collection “ Psycho ”, 2007


RÉSUMÉS D’ARTICLES (extraits)

Émergence DES NOTIONS D’adolescence et de pubertÉ dans l’œuvre de S. FREUD (1892-1923)

L'étude des notions d'adolescence et de puberté dans l'oeuvre de S. Freud fait apparaître l'importance des références faites par lui-même et par les premiers psychanalystes au mot puberté, le terme d'adolescence étant très peu utilisé alors. Ce premier repérage notionnel nous indique que le déplacement opéré par Freud vers la sexualité infantile relègue l'adolescence à une place moins centrale dans sa théorie, tout en conférant à ce temps du développement un certain nombre de caractéristiques sur lesquelles les théoriciens modernes de l'adolescence vont étayer leur propre pensée. Si Hermine von Hug Hellmuth a été la première à s'intéresser à la psychanalyse des enfants et des adolescents, à proposer un certain nombre d’aménagements sur le plan technique pour ce type de psychanalyse, elle non plus ne constitue pas une véritable théorie de l'adolescence, ne percevant pas encore ce qui sera décrit plus tard comme un moment de crise, puis comme un véritable processus de la dynamique psychique.

Mots clés : Sexualité infantile - Processus de maturation - Génitalisation - Différentiation sexuelle - Pédagogues - Parricide.

 

The advent 0f the notions 0f adolescence and puberty in Freud's work; the contribution 0f HermIne von Hug Hellmuth

A study of the ideas of adolescence and puberty in the work of S. Freud brings out the numerous references to the word "puberty" by Freud and the first analysts. The term of “ adolescence ” was seldom used at that time. A first referential analysis indicates that the shift Freud made towards infantile sexuality relegated adolescence to a less central position in his theory. Nevertheless, this period of development does already have a certain number of characteristics used by modern theoreticians of adolescence to support their own thinking. Even if Hermine von Hug Hellmuth was the first analyst to take an interest in child and adolescent psychoanalysis, and to suggest certain changes in technique for this type of treatment, she did not discern what would later be described as a moment of crisis and, ultimately, as a real process in the dynamic of the psyche.

Key-words : Infantile sexuality - Maturation process - Genitalization - Sexual differentiation - Pedagogue - Parricide.

Marty F., Emergence des notions d’adolescence et de puberté dans l’œuvre de S. Freud (1892-1923), in Marty F., (sous la direction de), L’adolescence dans l’histoire de la psychanalyse, Paris, In Press, 2004, pp. 83-97.

Quelques repères sur l’histoire de la psychanalyse d’adolescents

L’émergence récente du concept d’adolescence en psychanalyse est ici resitué dans son contexte historique, sociologique, et sur le plan social et juridique où la notion se précise progressivement. La place importante de l’apport freudien est mise en perspective avec les contributions de certains pédagogues, de Bernfeld S., Aichhorn A. et Von Hug Hellmuth H.. Les bouleversements sociaux, la délinquance, contribuent à mettre en lumière un âge de la vie qui devient pour les cliniciens de la deuxième partie du XX ème  siècle, l’adolescence, une question clinique et théorique de plus en plus prégnante.

Mots Clés : Adolescence, Histoire

Marty F., Ouvry O., Quelques repères sur l’histoire de la psychanalyse d’adolescents, Le lien, 1996, 158, pp. 15-21.


ANAÏS ENTRE FAMILLE ET RUE, L'ERRANCE PARENTALE

L'Œdipe pubertaire fait vivre à l'adolescent(e) la violence des éprouvés incestueux et parricides. Le rôle des parents est prévalent au cours de la puberté dans la mesure où l'enfant a besoin de pouvoir se confronter à eux en ayant le sentiment qu'il ne les détruit pas. Le soutien narcissique parental prend tout son sens au moment de la puberté si les parents ne s'offrent pas comme objet incestueux et si l'adolescent n'en retire pas la conviction que le parent œdipien incestueux est l'objet adéquat. La famille apparaît de ce point de vue comme l'espace social au sein duquel se jouent avec les parents les problématiques œdipiennes de l'adolescent(e) et où les repères symboliques de filiation prennent sens. Encore faut-il que les parents n'y projettent pas massivement leurs propres impasses identificatoires.

Mots clés: Famille, œdipe pubertaire, Errance parentale, Repères identificatoires.

ANAÏS, BETWEEN STREET AND FAMILY: PARENTAL ABS­CONDERING

The Puberty œdipus compels adolescents to experience parricides and incestuous emotions. The part played by parents is essential during puberty in so far as the child needs to be confronted to them whereas at the same time he experiences the feeling that he does not harm them. The parental narcissistic holding from the parents has its full meaning at puberty so long as the parents do not introduce themselves as being incestuous and so long as the adolescent does not thus believe that his incestuous œdipian parent is the adequate object. From that point of view, the family appears to be the social space amid which the œdipian problematics of the adolescent boy and girl play their part and the symbolical standpoints of filiation become meaningful. So long at least as the parents avoid projecting massively their own identificatory impasses.

Key-words: Puberty œdipus, Parental abscondering, Identificatory landmarks.

Marty F., Anaïs entre famille et rue, l’errance parentale, Adolescence, 1996, 14, 1, pp. 89-103.

Adolescence, violence et contre-transfert

L'absence d'une jeune adolescente à son rendez-vous a suscité chez son thérapeute des sentiments d'abandon. C'est par l'analyse de son contre-transfert qu'il a pu re­construire le cas. La violence de ses éprouvés lui a permis d'analyser celle qui était à l'oeuvre dans cette famille. Violence de la mère qui arrache de haute lutte ces entretiens pour elle et ses deux enfants, violence liée à la mort énigmatique du père, violence d'un fils accusateur, violence d'un cousin auteur d'un viol. Violence de la fille en quête de son identité qui met en scène sa difficulté à se séparer de sa mère dépres­sive, à travers des mises en actes singulières. La violence de ces agirs semble être pour chacun la seule façon de parvenir à trouver un espace psychique différencié.

Mots Clés : Violence, adolescence, histoire familiale, féminité-maternité, contre-transfert.

ADOLESCENCE, VIOLENCE AND COUNTER-TRANSFERENCE

The failure of a young adolescent to turn up for her appointment led her therapist to feel abandoned. The therapist was able to re-construct the case through analysis of his counter-transference. The violence of what he felt enabled him to analyse what was operative in the family concerned. The violence of the mother who manages to wrest for herself and her two children these interviews, violence linked to the enigmatic death of the father, violence of an accusing son, violence of a cousin responsible for a rape. Violence of the girl seeking her identity who brings onto the stage her difficulty in separating from her depressive mother through unusual role play. The violence acted out seems for each to be the only means to win through to a differentiated psychical realm.

Key-words : Violence, adolescence, family history, feminity-motherhood, counter-transference.

Marty F., Adolescence, violence et contre-transfert, Cliniques méditerranéennes, 1997,53-54, pp. 251-270.


Le crime de Pierre RiviÈre À la lumiÈre de son MÉmoire

Comment un jeune homme de vingt ans a-t-il décidé de tuer sa mère, une de ses sœurs et un de ses frères ? C'est en étudiant les raisons qu'en donne l'assassin, dans un mémoire qu'il a écrit après ses crimes, que l'on perçoit combien l'acte est étroitement lié au contexte de sa vie personnelle et familiale. Sa phobie des femmes et sa peur de commettre un inceste montrent dans quelle impasse identificatoire il se tient. La violence continuelle qui règne entre les parents sert de toile de fond à celle de Pierre. L'acte et l'écrit révèlent un trouble dans la représentation des liens de filiation, sous la forme d'un fantasme d'auto-engendrement. P. Rivière commet ses crimes pour libérer son père de la tyrannie de sa mère. Il se substitue ainsi imaginairement au grand-père maternel et fait du père son fils. En se sacrifiant pour lui, en mourant pour son père, Pierre cherche une issue à sa pro­pre vie.

Pierre Rivière 's crime with reference to his report

How did a twenty-year old young man decide to kill his mother, one of his sisters, and of his brothers? It is by studying the reasons given by the murderer in a report he wrote after his crimes that one understands how the act is closely linked to the context of his personal and family life. His phobia for women and his fear to commit an incest show into which identificatory dead end he stands. The continuing violence prevailing between his parents serves as a backcloth to Pierre's. The act and the written report reveal some flaw in the representation of the filiation links within the shape of a fantasy of self-begetting. P. Rivière commits his crimes in order to free his father from his mother's tyranny. He thus substitutes himself imaginarily to the maternal grandfather and changes his father into his own son. Sacrificing himself for him, thus dying for his father, Pierre tries to find some way out of his own life.

Marty F., Le crime de Pierre Rivière à la lumière de son mémoire, Adolescence, 1992, 10, 1, pp. 155-172.

Théorie et clinique de la psychose pubertaire

Cet article propose un modèle théorique pour penser certaines formes de psychoses à l'adoles­cence. J'envisage de montrer les implications des problématiques familiales dans ce type de psychose, sans pour autant entrer dans une perspective causaliste sur le plan étiopathogénique. Les liens qui peuvent exister entre les problématiques des parents et celles des enfants conduisent le thérapeute à élargir le cadre thérapeutique aux parents, quand cela s'avère possible. Cette conception des psychoses apparaissant à l'adolescence, présente en outre l'intérêt d'apporter un certain éclairage sur les modifications pubertaires des enfants psychotiques entrant en adolescence. L'importance des transformations liées à la puberté est en effet de nature à permettre de reconsidérer l'évolution de certaines psychoses de l'enfance.

Theory and Clinical Approach of Psychosis in adolescence

This article proposes a theorical model to understand certain forms of psychosis occurring in adolescence. Inthis article, I mean to show the involvement of family problems inthis typeof psychosis, without implying that they are causative of the pathology. The links that can exist between the problems of the parents and those of the child lead the therapist to broaden the therapeutical frame to include the parents, whenever possible. This conception of psychosis lurking in adolescence has the additional interest of shedding some light on the changes during puberty of psychotic children maturing into adolescence. The importance of these changes linked to puberty allows us to reconsider the evolution of certain childhood psychoses.

Marty F., Théorie et clinique de la psychose pubertaire, Handicaps et Inadaptations, Les Cahiers du CTNERHI, 1996, N° 69-70, pp. 93-10


ERRER APRÈS SON MATRICIDE

Œdipe connaît dans la première partie de sa vie, le destin de tout adolescent aux prises avec les fantasmes incestueux et parricides de la puberté. Mais après la révélation de l'inceste et la mort de Jocaste, sa vie bascule dans une errance de type psychotique.

Pierre Rivière, jeune assassin de sa mère, erre, lui aussi, après son matricide. L'errance serait-elle liée au meurtre de la mère ? Si pour Œdipe, il s'agit du meurtre de la représentation de l'objet primordial avec la réalisation de l'inceste, pour Pierre Rivière, le matricide révèle son impossibilité à accéder à des représentations incestueuses. Dans les deux cas, l'errance, liée au meurtre de la mère, ouvre sur l'univers de la psychose.

Mots clés: Errance, Matricide, Œdipe pubertaire, Psychose pubertaire.

TO ERR AFTER ENACTING THE MATRICIDE

Œdipus, in the course of the first years of his life, meets with the very same fate of all adolescents at grips with parricidal and incestuous fantasies at puberty. But after the revelation of his incest and after Jocasta's death his life topples over into a wandering of a psychotic type.

Pierre Rivière, the young murderer of his mother, also wanders about after his matricide. Would wandering then be linked with the murder of the mother? If, in the case of Œdipus, it means the murder of the representation of the primordial object with the achievement of incest, in the case of Pierre Rivière, the matricide reveals its impossibility to reach incestuous representations. In both cases, wandering, linked as it is with the murder of the mother, gives way to the universe of psychosis.

Key-words: Wandering, Matricide, Puberty Œdipus, Puberty psychosis.

Marty F., Errer après son matricide, Adolescence, 1994, 12, 1, pp. 175-182.

Conduites d’errance à l’adolescence

L'errance est à envisager d'une part comme une déambulation dans un espace défini, et d'autre part comme une création incessante de leurre. À partir de cet essai de définition, trois hypothèses interprétatives sont exposées: une première qui se construit autour de l'opposition errance de la pensée/errance réelle; une deuxième où l'errance est à envisager comme une conduite addictive, une addiction à l'espace à rapprocher des déambulations addictives de l'anorexique; et une troisième qui considère l'adolescent errant comme un fétichiste dont l'objet fétiche serait l'espace. La question de l'errance est posée d'un point de vue aussi bien topique que dynamique et dans sa dimension la plus pathologique qu'est la psychose, ici illustrée par le mythe d'Oedipe et la vie de Pierre Rivière.

Mots clés : Errance, clinique de la rue, espace, conduite addictive, fétichisme, psychose pubertaire.

WANDERNG BEHAVIOUR DURING ADOLESCENCE

We shall define wandering as a perambulation in a finite space on one hand, and on the other as a continual creation of lure. Three interpretative hypotheses are offered from this definition. The first one is centred around the opposition between thought wandering/real wandering. In the second, wandering is seen as addictive behaviour, an addiction to space which has to be compared to addictive perambulations of the anorexic. The third hypothesis envisages the wandering adolescent as a fetishist whose object would be space. The author questions wandering from a topic and dynamic vantage point as well as in its most pathological dimension found in psychosis as illustrated by the Oedipus myth and Pierre Riviere's life.

Key-words : Wandering, street clinic, space, addictive behaviour, fetishism, psychosis during puberty.

Gutton P., Askevis M., Birraux T., Goldberg F., Marty F., Slama L., Conduites d’errance à l’adolescence, Cliniques Méditerranéennes, 1995, 47/48, pp. 89-106.


LE TRAVAIL DE LA MUE

La transformation de la voix du garçon signe son entrée en puberté. Ces modifications entraînent l'enfant à quitter le monde maternel pour s'engager sur la voie de sa virilité, en prenant la tonalité grave de la voix paternelle. Mais ce changement peut occasionner l'apparition de pathologies transitoires ou durables, révélant la fragilité des assises narcissiques de l'enfant. La mue est étroitement liée à l'identité sexuelle et de ce fait participe au travail élaboratif de l'adolescens. Le changement de registre vocal contribue à la différenciation des sexes tout en assurant un trait d'union entre eux.

Mots clés: Voix, Puberté, Adolescens, Transsexualisme, Chant.

WHEN THE VOICE BREAKS

The transformation of the young boy's voice signe his entry into puberty. These alterings compel the child to quit the maternal world in order to find his way through his own masculinity by taking the low tone of his father’s voice. But such a change may take place together with transitory or long-lasting pathologies revealing the weakness of some of the narcissistic basis of the child. Voice break is closely linked with the sexual identity and therefore it participates to the handling of theadolescens process. The changes in voice register contributes toward sexual differentiation while, at the same time, it serves as a link between the sexes.

Key-words : Voice, Puberty, Adolescens, Transsexualism, Singing.

Marty F., Le travail de la mue, Adolescence, 1996, 14, 2, pp. 169-190.

 
 

FIGURES SONORES DE LA VIOLENCE À L'ADOLESCENCE

Le sonore attaque et construit l'adolescent. Il est une des figures de la violence à l'œuvre au moment de la puberté, destructrice, côté pubertaire, constructive, côté adolescens. Marquage de l'espace adolescent, lieu des identifications groupales, enveloppe contenante et protectrice face à la menace de la réalisation des fantasmes pubertaires, le sonore exprime la violence de l'adolescence tout en lui donnant forme.

Mots clés: Musique, Rythme, Mélodie, Addiction, Contenant.

HIGH-SOUNDING DEVICES OF VIOLENCE AT ADOLESCENCE

Everything that sounds both attacks and builds the adolescent. It represents one of the devices used by violence in the course of puberty : now a destructive one on the puberty side and, rather, an elaborative one when on the side of the adolescens process. Being a stamp of the adolescent space, a seat for group identifications, a containing and protecting envelope enabling the adolescent to be safely confronted to the threat of its puberty fantasies, everything high-sounding expresses violence at adolescence whilst shaping it at the same time.

Key-words : Music, Rhythm, Melody, Addiction, Container.

Marty F., Figures sonores de la violence à l’adolescence, Adolescence, 1997, 15, 2, pp. 103-111.

HERCULE OU LA COLÈRE DES DIEUX

Histoire du mythe d’Héraclès et analyse de la violence. La clé de ce mythe serait-elle à chercher du côté d’Héra, mère infanticide ?

HERCULE OR THE WRATH OF THE GODS

The history of the myth of Heracles and the ultimate analysis of violence. Might not the key to such a myth be found on the ground of Hera, the infanticide mother ?

Marty F., Hercule ou la colère des Dieux, Adolescence, 1987, 7, pp. 189-196.

VIOLENCES AU FÉMININ, Jeunes, femmes et violentes

A partir de l’observation de dix adolescentes incarcérées pour leur implication dans des affaires criminelles, les auteurs présentent un ensemble de vignettes cliniques mettant en évidence chez ces jeunes filles la violence agie tout autant que subie. Loin de prétendre constituer une typologie en matière de criminalité des jeunes, cet article constitue un document clinique ouvert aux interprétations à venir émanant d’autres praticiens-chercheurs sur ce thème.

Goudal M.C., Lelandais F., Marty F., Proux E., Violences au féminin. Jeunes, femmes et violentes, Psychiatrie Française, 1998, 4/97, pp. 67-94.

Le sentiment océanique à l’adolescence

La sensation océanique, objet de controverse entre S. Freud et R. Rolland, peut être considérée comme un éprouvé faisant partie du sentiment amoureux à l’adolescence. Expression d’une régression fusionnelle ou d’une perception anticipée de l’amour de l’objet, l’océanique pourrait être une version de la résolution du conflit pubertaire.

Mots clés : Attente croyante, État amoureux, “ Objet adéquat ”, Affect, Harmonie.

THE OCEANIC FEELING

The oceanic feeling, as an object of controversy between S. Freud and R. Rolland, may be understood as a feeling belonging to the feeling of love experienced at adolescence. Being the expression of a fusional regression or the anticipated perception of an object love, the oceanic feeling may be one version of the resolution of the puberty conflict.

Key-words : Believing expectancy, Enamoration, “ Adequation object ”, Affect, Harmony.

Marty F., Le sentiment océanique à l’adolescence, Adolescence, 1998, 16, 2, pp. 217-229.

Violence de la dÉpression et fantasme parricide À la puberté

La violence de l’adolescent peut être appréhendée en référence à celle qui est à l’œuvre dans les fantasmes pubertaires. L’agitation motrice exceptionnelle décrite chez Romain, un jeune adolescent, permet ici de mettre en évidence et la violence manifeste de l’adolescent et celle, latente, de toute adolescence. Si le sens de l’acte (l’agitation) ne s’épuise pas dans ce registre interprétatif, c’est qu’il faut aussi lier la violence de Romain à celle, habituelle, qui s’exerce au sein de sa famille : l’histoire de la violence familiale sert de toile de fond à celle de l’adolescent ; l’absence de soutien narcissique parental poussant l’adolescent à l’agir.

Mots clés: Œdipe pubertaire, agitation, violence, soutien narcissique parental, fantasme matricide.

VIOLENCE OF DEPRESSION AND FANTASIES OF PARRICIDE DURING PUBERTY

Adolescent’s violence can be undestood in référence to violence at work in the fantasies of puberty. The uncommon motor of agitation described here in a young adolescent named Romain illustrates his manifest violence as well as the violence latent in any adolescence. However, the meaning of the act (agitation) can also be considered beyond the compass of such an interpretation, for Roman’s violence is also connected to violence frequently exerted in his family. The history of family violence serves as a background to the adolescent’s violence ; lack of support to his narcissism from his parents leads the adolescent to action.

  1. : Pubertal Œdipus Complex, agitation, violence, parental support to narcissism, fantasies of matricide

Marty F., Marguerite J. C., Violence de la dépression et fantasme parricide à la puberté, Psychologie clinique, 1999, 8, pp.115-124.

Violence de la quête identitaire chez l’adolescente

Au moment de l’adolescence, l’identité se sexualise dans une double quête : celle du corps, d’abord phallique, puis génital et celle de l’objet d’amour qui, lui aussi, change de statut, d’abord familier - œdipien (infantile et pubertaire) - puis étranger, extra familial, non œdipien. Cette double quête expose l’adolescent au risque d’un attachement prolongé au parent œdipien du même sexe ou à des fixations libidinales dans l’investissement du corps propre. Ce sont quelques tribulations de cette quête chez l’adolescente qui sont exposées dans cet article, notamment autour de la “ figure ” du garçon manqué.

Mots clés : identification, identité génitale, garçon manqué, corps pubère.

VIOLENCE SURROUNDING THE PURSUIT OF IDENTITY IN THE ADOLESCENT GIRL

During adolescence, identity is sexualised in a two-sided search : that of the body, phallic to begin with, then genital and that of the object of love which itself evolves from being familiar - œdipal (infantile and pubescent) then external, outside the family, non œdipal. This double search exposes the adolescent girl to the risk of a prolonged attachment to the œdipal parent of the same sex, or libidinal obsessions in the investment of the body in its own right. This article presents the tribulations caused by this search, particularly concerning the “ figure ” of the tomboy.

Key words : identification, genital identity, tomboy, pubescent body

Marty F., Violence de la quête identitaire chez l’adolescente, Education Permanente, 1999

le travail du lien à l'adolescence : de la violence à la subjectivation

Un risque de rupture peut se produire dans la vie psychique de certains adolescents lors de l’effraction pubertaire ; rupture dans le sentiment de continuité d’existence, dans l’investissement du monde interne et de la relations aux objets externes. Lorsque la tolérance de ces adolescents à la discontinuité qu’apporte avec elle l’expérience adolescente s’avère impossible surgissent les pathologies de la rupture, de la dépression, de la violence ou de la psychose. Le travail de lien, au contraire, permet de faire de l’adolescence un processus transformateur sur le plan psychique, contribuant à rendre dynamique le travail thérapeutique.

Mots clés : Traumatisme, continuité, discontinuité, lien thérapeutique, effraction pubertaire

Linking work: from violence to subjectivization

For certain adolescents, the eruption of puberty sometimes carries the risk of a break in their psychic life: a break in their impression of continuity in existence, in the investment of their inner world and in their relation to external objects. When these adolescents are unable to tolerate the discontinuity that accompanies the experience of adolescence, this can lead to pathologies of compulsive breaking away, depression, violence or psychosis. Linking work, on the contrary, enables adolescence to become a transforming process on the psychic level, and contributes to the dynamic character of the therapeutic process.

Key words: Traumatism, continuity, discontinuity, therapeutic link, eruption of puberty

Marty F., Linking work: from violence to subjectivization, The American Journal of Psychoanalysis, 2002, vol. 62, n°3, pp. 255-272

POTENTIALITES PERVERSES A L’ADOLESCENCE

Il n’est pas rare de rencontrer à l’adolescence des conduites d’allure perverse qui peuvent conduire le thérapeute à conclure à une perversion installée. Nous entamons dans cet article une discussion critique visant à considérer que, dans certains cas, il ne saurait s’agir de perversion mais de défenses d’allure perverse, défenses dont se parent certains adolescents - narcissiquement fragiles - pour faire face à l’effraction traumatique pubertaire. Il nous semble important, en effet, dans le déroulement de la cure, tant pour le thérapeute que pour l’adolescent, de bien distinguer ce qui est de l’ordre d’une organisation bien structurée sur le plan psychopathologique de ce qui est une défense, souvent transitoire, qui ne préjuge pas de la suite. C’est la dynamique même de la cure qui est en jeu.

Mots clés : auto-érotisme, génitalité, processus d’adolescence, régression, choix d’objet

Marty F., Potentialités perverses à l’adolescence, Cliniques méditerranéennes, 2001, 63, pp. 263-279.

La psychose pubertaire, UNE impasse du processus d’ADOLESCENCE

Les pathologies psychotiques qui surgissent à l’adolescence, malgré la diversité de leur symptomatologie et de leur étiologie, peuvent être rangées sous la même appellation de “ psychose pubertaire ”. Elle rend compte de la cassure qui survient dans le développement de l’adolescent et traduit le ratage du processus d’adolescence, voire  l’impossible engagement de l’adolescent dans ce processus. La psychothérapie de l’adolescent entré en psychose prendra en compte la problématique œdipienne de chacun des parents dans la co-construction du cadre de la psychothérapie. A l’aide de quelques illustrations cliniques mettant en scène la désorganisation psychique qu’introduit la psychose pubertaire, l’auteur s’attache également à montrer que cette pathologie de la subjectivation est aussi une quête de sens dans une expérience insensée.

Mots clés : Œdipe pubertaire, délire de filiation, matricide, repères identificatoires, travail du lien.

Marty F., La psychose pubertaire, une impasse du processus d’adolescence, Revue française de psychothérapie de groupe, 2001, 36,

LA PARENTALITE : UN NOUVEAU CONCEPT POUR QUELLES REALITES ? LA PLACE DU PERE

Parler du père et de sa place suppose que l’on ait préalablement défini ce à quoi le père renvoie: la mère, l’enfant, la famille, le social; que l’on ait préalablement complété l’implicite du titre de cet article sur la parentalité. Il s’agira donc d’évoquer “La place du père dans la parentalité”, place abordée d’un point de vue psychanalytique. Dans le père, on entend, peut-être attend-on aussi, le papa, au sens de la personne du père. Au-delà de cette association réductrice père/papa, d’autres aspects concernent la question du père, celle de sa place et de sa fonction, des aspects plus fondamentaux aussi sur le plan de la scène psychique.

Marty F., La parentalité : un nouveau concept pour quelles réalités ? La place du père, Le Carnet Psy, 2003, 81, pp. 27-33.


IDENTITE ET IDENTIFICATION A L’ADOLESCENCE

La clinique et la psychopathologie de l’adolescent s’éclairent de l’étude de la construction identitaire elle-même étayée sur le travail identificatoire au cœur des processus de l’adolescence. La première partie de ce travail s’attache à définir les concepts d’identité et d’identification dans la théorie psychanalytique avant de résumer les apports de quelques psychanalystes d’adolescents contemporains. La seconde partie propose une synthèse de ces travaux cliniques et psychopathologiques avant d’avancer quelques réflexions sur la paradoxalité des processus identificatoires à l’adolescence. La sortie de l’adolescence doit permettre l’appropriation subjective, soit l’intégration d’un style personnel. A contrario, la pathologie de l’adolescent et celle du jeune adulte peuvent être considérées comme liées à une impasse dans ce processus

Mots clés: identité, identifications, adolescence, paradoxes, psychanalyse

Marty F., Chagnon J.Y., Identité et identification à l’adolescence, Encyclopédie Médico-Chirurgicale, section psychiatrie, édit. Scientifiques et Médicales Elsevier, SAS, Paris, 2006, 37-213-A-30, 39 pages

Adolescence, violence et société

Partant de l’expression de la violence sur la scène sociale, l’auteur interroge le ressort psychique de cette violence à l’adolescence. L’adolescent violent est souvent un adolescent en détresse. La violence a besoin d’être contenue, canalisée et domptée. Pour y parvenir, l’adolescent a besoin de trouver des ressources en lui et un soutien narcissique puissant venant des adultes. Il a besoin de se confronter à des adultes qui tiennent bon, qui résistent à sa destructivité et lui servent de repères. Faute de quoi, il ne parviendra pas à orienter sa violence interne dans sa quête de sens, sa quête narcissique et identitaire. Le traitement de la violence passe donc par la prise de conscience des adultes quant à leur rôle dans la constitution de soi en particulier au moment de l’adolescence.

Mots clés : soutien narcissique ; destructivité ; identité ; détresse ; processus d’adolescence ; violence ; conflit

Marty F., Adolescencia, violencia e sociédade, Agora, revue internationale du Laboratoire de psychologie clinique de l’université de Rio de Janeiro (Brésil), Vol. IX, n° 1, 2006, pp. 119-131

LA PEUR DES PULSIONS TROP PUISSANTES : UN POINT DE VUE SUR LA CONTRIBUTION D’ANNA FREUD A UNE THEORIE PSYCHANALYTIQUE DE L’ADOLESCENCE

Anna Freud (1895-1982) a joué un rôle éminent dans l’émergence d’une théorie psychanalytique de l’adolescence, autant par sa personnalité et ses amitiés (A. Aichhorn, notamment, et à sa suite la plupart de ceux qui, dans le cadre de la Société Psychanalytique de Vienne, ont travaillé sur l’adolescence et dont beaucoup d’entre eux ont émigré aux USA dès 1932), que par son élaboration théorique de la clinique de l’adolescence.

La plupart des travaux qui ont été consacrés à Anna Freud concernent sa vie, son rapport aux institutions psychanalytiques et surtout la part prééminente qu’elle a prise dans le développement de la psychothérapie psychanalytique de l’enfant. Sa contribution à la mise en place d’institutions spécialisées tenant compte, au plan psychique, des besoins spécifiques des enfants est à ce titre remarquable. Sans nul doute également, son travail psychanalytique auprès des enfants, son souci de leur apporter précocement un traitement psychanalytique et les institutions qu’elle a fondées pour réaliser ces projets, notamment à Londres (Hampstead Nurseries, Hampstead Child Therapy Clinic), ont été à l’origine de la création de plusieurs instituts de par le monde, dont nos CMPP français. Sa contribution à une théorisation psychanalytique de l’adolescence est, par contre, plus rarement évoquée ou de façon très succincte. C’est ce sur quoi nous voudrions nous arrêter.

Marty F., Anna Freud : des pulsions trop puissantes, in P. Givre et A. Tassel (dir.), Le Tourment adolescent, Paris, PUF, 2007, pp. 177-214

L’adolescence comme expérience de la limite

En proposant une réflexion sur l’adolescence comme expérience de la limite, nous lançons deux pistes d’exploration qui, bien qu’elles concernent chacune deux objets distincts, se recoupent par bien des points ; elles s’éclairent même l’une par l’autre. En effet, nous faisons l’hypothèse que l’adolescence est le paradigme de la limite et, à ce titre, qu’elle met en jeu l’essence même de la vie, qu’elle se situe au point crucial de l’expérience d’appropriation subjective qui rend réel le fait de se sentir vivant. La limite nous offre, dans ce cas, une nouvelle occasion de redécouvrir ce qu’est l’adolescence comme processus. Explorer la notion de limite à partir de la clinique de l’adolescence conduit également à en apprendre sur la limite comme expérience psychique et même comme expérience originaire. Là, c’est la clinique de l’adolescence qui nous éclaire sur le sens et la fonction de la limite dans la construction subjectale.

Ainsi nous partirons de ce que l’adolescence nous offre comme représentations - les plus extérieures, les plus phénoménologiques - pour, progressivement, approcher les plus intimes, les plus internes ; au point d’en percevoir la qualité non seulement spatiale ou temporelle, mais aussi et surtout dynamique, essentielle à la vie psychique en ce qu’elle donne au sujet les moyens de se penser.

Marty F., L’adolescence comme expérience de la limite, in Scelles R. (dir.), Limites, liens et transformations, Paris, Dunod, 2003, pp. 61-80

Initiation à la temporalité psychique. Que serait la temporalité psychique sans l’adolescence ?

L’adolescence constitue un espace d’initiation à la temporalité psychique. Mais cette initiation n’est possible que dans un après coup que la latence, cet entre deux temps de la sexualité humaine biphasée, autorise. Cet argument est développé en trois temps : partant de la théorie freudienne des Trois essais et de la théorie de l’après coup, l’auteur en vient à considérer l’adolescence comme une étape de relecture du sexuel infantile introduisant une perspective auto réflexive décisive dans le processus de subjectivation, pour finalement faire de l’adolescence une expérience d’initiation, au sens d’une ouverture à la temporalité psychique. Quelques vignettes cliniques illustrent trois figures majeures de cette temporalité psychique à l’adolescence.

Mots clés : latence, après coup, sexualité biphasée, historicité, réflexivité

Marty F., Initiation à la temporalité psychique. Que serait la temporalité psychique sans l’adolescence ? Psychologie clinique et projective, vol. 11, 2005, pp. 231-256

Le jeu et ses enjeux à l’adolescence

Il n’est pas habituel de penser à l’adolescence à propos du jeu. Celui-ci serait plutôt cantonné au seul jeu des tout–petits ou à cet âge d’or du ludique qu’est l’enfance. Le jeu au miroir ou le célèbre jeu à la bobine sont des incontournables pour la psychanalyse, certes, mais l’activité ludique a aussi d’autres vocations que celles qu’elle lui attribue dans l’enfance. Le jeu occupe une place essentielle à l’adolescence, tant du point de vue phénoménologique que psychopathologique. Il s’inscrit dans une trajectoire, connaît des destins, des remaniements, des enfouissements, des transformations inédites. Le jeu concerne le processus d’adolescence ; il participe de ce processus. Le pubertaire, en transformant à son tour le jeu de l’enfant devenant adolescent, n’autorise pas à transposer les jeux de l’enfance à l’adolescence, à décliner les modalités du “ jouer ” à l’adolescence par comparaison avec l’enfance.

En effet, le processus d’adolescence et le jeu de l’adolescent sont à entendre non pas simplement dans la continuité de l’enfance ou dans celle de l’activité de l’enfant mais, au contraire, comme un moment structural qui introduit le sujet à une nouveauté radicale. Le jeu y est à la fois une activité – ludique, mais sérieuse – et un opérateur de transformation. Il donne à l’adolescent la marge de manœuvre qui lui est nécessaire à plusieurs titres : pour transformer la réalité du corps pubère en réalité psychique pubertaire ; pour assumer sa métamorphose, la transformation traumatique que lui impose le pubertaire et par laquelle il se sent agi ; pour assumer aussi le regard de l’autre sur cette transformation traumatique ; pour transformer la passivité, le sentiment d’être agi en activité, et transformer également, dans un double mouvement, un double renversement, l’activité en passivité, en devenant sensible à soi-même, et à l’autre. Au cœur de la problématique du jeu à l’adolescence, ce n’est plus simplement la scène intime qui est convoquée, c’est aussi la scène sociale qui l’est. C’est le jeu de soi à soi, mais également le jeu de soi à l’autre qui sont alors en question et qui constituent les enjeux de toute adolescence.

Marty F., Le jeu et ses enjeux à l’adolescence, in Joly F. (dir.), Jouer…Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, Paris, In Press, 2003, pp. 169-181.

Les risques d’évolution perverse

La perversion est une pathologie d’essence narcissique. Depuis S. Freud, elle est considérée comme une émanation de la sexualité infantile, par régression ou fixation à la prégénitalité, et comme un mode de traitement de l’angoisse de castration ; le fétichisme en serait l’exemple même. Elle constitue un échec dans le dépassement du conflit œdipien dans la mesure où elle dénie la différence des sexes et des générations et entrave le processus de subjectivation. La perversion s’organise dans un contexte incestuel et se manifeste dans les moments de grande fragilité narcissique, comme cela peut être le cas à l’adolescence. A partir de la présentation d’un cas de perversion narcissique, l’auteur montre l’importance de l’investissement (narcissique) aux objets partiels entraînant un échec de la relation intersubjective et la nature des liens existant entre perversion et addiction dans la façon de gérer l’angoisse de perte de l’objet. La difficulté du traitement tient au risque de perversion du transfert et à la résistance du sujet pervers à tolérer la présence d’un tiers dans son univers psychique.

Mots clés : narcissisme, sexualité infantile, prégénitalité, déni, clivage, fétichisme, angoisse de castration, transgression

Marty F., Risques d’évolution perverse à l’adolescence, Psychologie clinique et projective, vol. 12, 2006, pp. 251-276.

L’institution de soin : un espace psychique interne

La prise en charge institutionnelle des patients dépendants place l’institution au premier plan du dispositif de soin pour en faire un espace psychique groupal. L’institution peut être considérée comme un espace contenant la dynamique psychique de tous les membres (soignants et soignés) qui la composent. À ce titre, elle est cadre et processus et devient objet d’analyse dans la mesure où viennent s’y projeter et s’y déposer des fragments de la vie psychique de tous les protagonistes. C’est dans la mesure où cette dynamique institutionnelle est prise en compte et en charge par l’équipe soignante que le patient pourra intérioriser un cadre interne, autorisant l’établissement de limites et que le traitement de la dépendance et de la dépression qui lui est sous-jacente pourra s’envisager.

Mots clés : dépendance, dépression, violence, transfert, latence, espace groupal, cadre, processus.

The drug treatment SERVICE: an internal psychic space

Institutional care for dependent patients places the drug treatment services at the front line of the care system for becoming a groupal psychic space. A drug treatment service can be considered as a space housing the psychic dynamics of all its members, medical people and patients. In this perspective, the drug treatment service is at the same time a frame and a process subjected to analysis insofar as pieces of the psychic life of all protagonists are projected and settled in it. When these community dynamics are taken into account and considered by the drug treatment team, the patient can interiorise an internal frame that allows the setting up of limits. Then, the treatment of the dependency, and of the underlying depression, can be foreseen.

Keywords: dependency, depression, violence, transfert, latency, groupal space, frame, process.

Marty F., L’institution de soin : un espace psychique interne, Psychotropes, vol. 13, n° 1, 2007, pp. 99-114

LE RETARD DE LA MUE CHEZ LE GARCON

Dans cet article, l’auteur envisage le retard de la mue de la voix chez le garçon comme un trouble psychogène en rapport avec le caractère biphasé de la sexualité humaine. Ce trouble traduit le sentiment de honte lié aux transformations pubertaires qui laisse entendre, pour les autres, le secret travail de la sexualité génitale qui est en train de s’opérer. Le retard de la mue de la voix traduit une sorte de latence exagérément longue, une difficulté à quitter l’enfance et ses objets (notamment parentaux), à faire le deuil de l’investissement incestueux de l’objet maternel. Quelques vignettes cliniques illustrent ce propos.

Mots clés : voix, génital, investissement incestueux, sexualité biphasée, honte

LATE VOICE-BREAKING IN BOYS

In this article, the author studies late voice-breaking in boys as a psychogenous disorder linked with the biphased nature of human sexuality. This disorder is the expression of a feeling of shame due to the transformations occurring at puberty, which allows others to hear the secret work of genital sexuality which is taking place. Lateness in voice-breaking is evidence of a kind of excessively long latency period, difficulty in leaving behind childhood and its objects (parental objects in particular), in mourning the incestuous cathexis of the maternal object. A few clinical portraits illustrate the study.

Key-words: voice, incestuous cathexis, biphased sexuality, shame

Marty F., Le retard de la mue chez le garçon, Champ psychosomatique, 2007, n° 48, pp. 121-132