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Souffrance physique, souffrance morale - Sylvie Cady

Sylvie CADY

 

SOUFFRANCE PHYSIQUE, SOUFFRANCE MORALE :

une thérapeutique corporelle, la relaxation psychosomatique relationnelle

 

A partir d'une observation clinique liée à une problématique de deuil, va être abordé le problème de la souffrance physique attachée à la souffrance morale. Un fonctionnement somatique autour de la vision va nous servir de repère pour latechnique de relaxation psychosomatique. Toute une implication dans la structuration identitaire va y être révélée.

Katia, 18 ans, a actuellement des difficultés à s'autonomiser vis-à-vis d'une mère autoritaire, qui fait tout à sa place. Auparavant plus autonome et affirmée, elle s'est réfugiée dans une attitude infantile où elle n'existe pas, ou peu, depuis le suicide de son père lorsqu'elle avait 15 ans. A partir de cette date, s'est organisé un changement sur le plan de sa personnalité, en même temps qu'un problème de convergence visuelle : un strabisme de l'oeil droit et une légère myopie. Depuis lors, une difficulté pour le repérage de l'espace prédomine. La vision et l'altération spatiale qui lui est attachée s'inscrivent dans un mouvement régressif où Katia a toujours besoin du repère de l'autre pour se situer. Ainsi, seule, face au miroir, elle ne se reconnaît plus, et ceci depuis le drame paternel. Parallèlement, un rêve répétitif traduit cet état[1]. Notre patiente y voit une maison vide, figée, sans expression ; elle a l'apparence d'une maison-visage. Elle assimile cette image à son regard dans le miroir, ou lorsqu'elle est seule, et ceci depuis ce terrible événement.

Auparavant, son image réfléchie ne lui posait pas de problème. Elle dit elle-même que depuis le jour du décès de son père, elle ne peut plus aller de l'avant. "Je me trouve seule, perdue dans la fratrie avec mes deux frères. Je ne peux plus me repérer spatialement". Tout ceci l'angoisse profondément, d'où un état de tension et d'instabilité, qui pose un problème dans la gestion de ses études et de ses relations. Ceci détermine le choix thérapeutique de la relaxation.

Dès le début de la relaxation psychosomatique, on touche à la problématique du narcissisme avec la vision. Pour elle, l'autre c'est le non-soi, le lieu qui n'existe plus depuis le deuil et qui pose actuellement problème, vu la relation collée qu'elle a organisé à cet égard. Toute son organisation corporelle passe par le regard : seule, face à elle-même, elle est confrontée à un vide ; elle n'a d'impression de son regard, que lorsqu'elle est en relation.

La technique de la relaxation doit en tenir compte. C'est pourquoi, dès le départ, la thérapeute pose avec Katia le problème du passage de la relaxation en position couchée à la présence face à face. Pour elle, cela la confronte à l'apparition et à la disparition de son image face au miroir. Elle en garde l'impression d'une réelle angoisse.

En fait, l'histoire de cette jeune patiente tourne autour de la situation de dépendance, une relation aliénante dans laquelle Katia se sent bien, mais qui ne lui permet pas de se construire. Une position de moyen terme doit donc être trouvée pour la relaxation : elle associe la relation de dépendance et l'ouverture vers une certaine possibilité d'autonomie, dont le transfert a besoin pour ne pas tomber dans le piège de l'impasse thérapeutique.

Cette ouverture vers l'autonomie est traduite dans la technique par un décalage dans le temps, entre le moment où la thérapeute donne la direction d'une recherche personnelle dans la partie corporelle, et celui où la patiente reprend à son compte l'information donnée. Dans un premier temps, faire en même temps lui paraît la seule possibilité. Au moment où l'autonomie commence à se faire jour, elle est confrontée au deuil.

Quelques semaines plus tard, l'interprétation de cette situation d'indépendance, qu'elle qualifie de traumatique, lui permet de dépasser cette position en parvenant à s'étendre. Dès lors, en relaxation, se crée une série d'élaborations oniriques autour du même thème.

Dans la première de ces séances, elle retrouve les données de son rêve répétitif : une maison vide figée, sans expression, comme son visage depuis le deuil du père. A la séance suivante, le père apparaît sous les traits d'un soleil, qui envahit cette maison et les nuages. C'est le thème d'un rêve ancien qui traduisait à l'époque un désir de Katia, partagé avec son père, de rapprochement. A cette période, les yeux ou les volets de la maison étaient fermés dans le rêve par culpabilité face au fonctionnement oedipien. C'est ainsi qu'on voit intervenir la problématique visuelle, comme posant ses bases sur un fonctionnement oedipien et sa culpabilité. Son investissement sur le plan de l'imaginaire est important.

Plus tard, c'est la vision d'un même paysage sans soleil qui est décrit par Katia. Notre patiente se trouve de l'autre côté d'un mur, avec d'autres personnages inconnus. Un mur entoure le père et toute une assemblée. Tous escaladent cette barrière murale pour aller du côté de Katia. Le père disparaît dans cette escalade, ce qui crée une tension de part et d'autre. Pour régler le problème, un volet de la maison se ferme[2].

Avec la séquence suivante, on aboutit à un mouvement régressif : le soleil apparaît en personnifiant cette fois la mère, qui envahit la maison et les nuages. La mère remplace ici le père pour annuler le deuil. Malgré cela, le volet est encore à demi fermé. Avec l'aide de la thérapeute, Katia ramène l'image du contrevent à la vision. Notons ici qu'on retrouve un même travail dans l'hystérie de conversion que dans le rêve. Les éléments privilégiés y sont le corps. Chaque image est corporelle. Le regard y est rendu à son essence spatiale. C'est ce que relate ses dessins.

Puisque la jeune fille est en train d'élaborer le passé, la thérapeute propose ensuite une recherche corporelle qui inclut le retour à des situations du passé. Katia se rappelle alors un événement capital, mais oublié. Or, il fait référence à la vision. En effet, lorsqu'elle est rentrée à la maison peu de temps après la défenestration de son père, elle a vu un attroupement : on emmenait un homme dans l'ambulance. Elle l'a rencontré du regard, mais elle ne l'a pas reconnu.

Dans son récit, l'importance visuelle y est traduite : la défenestration renvoie également aux yeux-fenêtres de la maison en rêve, précise maintenant Katia.

Tout ceci lui permet d'aborder par la suite l'événement en lui-même, dont certains points ne lui étaient plus présents à la mémoire. C'est que ce fut le fait d'une émotion extrême, qu'elle relie avec l'aide de la thérapeute au phénomène d'oubli.

A l'époque de son suicide, son père était déprimé. Il avait demandé à sa fille de rester avec lui le soir de l'incident, car il se trouvait seul. Katia, effrayée par cette demande, avait tout d'abord accepté puis refusé[3]. En rentrant à la maison, elle découvre le drame.

Depuis, elle ne supporte plus de s'éloigner. Son manque d'autonomie la protège d'une histoire similaire. Mais aussi, depuis cette circonstance traumatique, tout ce qui relève du loin lui est désormais impossible. On ne peut s'empêcher de penser ici au problème de la vision. Ici deux mécanismes se chevauchent, l'un est régressif et tourne autour du manque d'autonomie avec le strabisme, l'autre interfère encore plus sur l'espace avec la myopie. Pour que la thérapeute comprenne mieux l'état dans lequel elle se trouve, Katia lui donne quelques exemples. Voir une photographie de son enfance, un temps décrit par elle comme "lointain" lui provoque un "malaise". Partir de chez elle, ne peut se réaliser : "elle ne se voit pas ailleurs". Quant à la vision d'un recueil de voyage, elle lui donne "mal à la tête".

Un investissement visuel face à la problématique spatiale devient de ce fait évident, ce que lui précise la thérapeute. Force est alors de constater que la problématique visuelle, avec myopie, qui apparaît à cette époque, est assimilée à la problématique du regard et à cette conjoncture dramatique au soubassement oedipien.

Dans la nuit qui suit cette séance, en rêve, Katia se trouve en présence de sa mère : elle a la vision "d'une autre elle-même, d'une identité qui se réveille". Affolée, elle se dirige vers un miroir pour se rassurer. Elle s'aperçoit d'un changement face à cette surface réfléchissante : elle voit un visage sans référence personnelle, toujours immobile. Malgré le strabisme, elle voit un objet plus loin derrière elle. Elle se dirige ensuite vers la chambre de sa mère pour vérifier si elle est encore en vie.

On se trouve dans la problématique du narcissisme avec la vision.

L'autre, c'est le non-soi qui est une figure maternelle ou paternelle, dont la non-différenciation évite le deuil, mais pose le problème du sujet, précise la thérapeute. Jusqu'alors, pour Katia, avoir un regard est être aliénée dans un autre visage. C'est le seul visage de Katia possible depuis la mort du père. La libération de la vision, permise par l'interprétation, permet le dépassement de cette situation. Elle se fait à travers une expérience de différenciation de la relation. De ce fait, le regard investit tout le dehors. On remarque toujours le problème de l'immobilité.

Plus tard, en relaxation, une élaboration onirique précise ce phénomène et règle définitivement le problème de la vision. Il s'agit d'une maison aux fenêtres ouvertes, qui bouge et regarde au loin une croix tombale, dans un climat apaisant. Pour notre patiente, ce cadre serein avec des nuages tranquilles semble régler sa culpabilité face à cette mort. Elle est interloquée par le fait que, dans cette donnée imaginaire, la maison se dynamise. Un jeu passif, d'identification au deuil du père, par rapport à une culpabilité face à sa mort, apparaît maintenant, à sa grande stupéfaction. "Les mouvements de l'âme sont révélés par les mouvements du corps", exprime-t-elle maintenant, "leur investissement sur le plan de l'imaginaire est très présent".

La thérapeute lui précise ce phénomène imaginaire en lui rappelant l'interchangeabilité des rôles père-mère, dans ses rêves antérieurs. Quel rôle ce phénomène, repris par l'imaginaire, a-t-il joué sur le plan de la vision ? Pour elle, la passivité visuelle est celle de la non-mouvance oculaire, une non-activité, qui l'identifie à son père mort : une manière de déjouer la culpabilité d'origine oedipienne qui lui est attachée. Ainsi, la vision dans la convergence demande un principe actif et personnel. Katia retrouve cela en même temps qu'elle se dégage du traumatisme paternel.

Dans l'observation de Katia, un mouvement régressif à une position fusionnelle protège donc du deuil. Il s'induit dans une problématique de la non-distance, qui intéresse la convergence visuelle qui est maintenue par la myopie et l'immobilité. Dès lors, deux phénomènes psychonévrotiques (myopie et immobilité), qui se recoupent, président à cette difficulté visuelle. Ils sont investis par l'imaginaire. Celui de la problématique du loin, liée au deuil traumatique du père, serait de l'ordre de la myopie ; alors que le système activité-passivité s'inscrirait dans une identification au père mort, et serait le fait de la régression entraînant la convergence visuelle.

Par ailleurs, là se manifeste la problématique du regard et du deuil. Chez Katia, le visage retrouve sa place en même temps que le regard. Or, il s'agit présentement d'une acquisition qui passe par une dialectique de la relation à l'autre.

En fait, la vision appartient au regard et est à même de différencier le sujet comme le différencient le sexe et le nom. C'est une partie du corps, qui échappe au sujet visuellement. Au niveau tactile, le sujet et l'objet coïncident ; au niveau de la vision, le regard se dérobe et pourtant c'est lui qui donne au sujet son identité. Mais la vision, dans son appartenance au regard, reste incluse dans le réel du développement cérébral. Car l'acuité visuelle s'acquiert comme la convergence, précisant l'espace qui s'ouvre vers le lointain. Cette acquisition passe par des moments marquants, qui sont des formes majeures de la même problématique fondamentale qu'est la relation.

A partir de là, toute donnée problématique concernant l'investissement visuel, qui touche à cet impact relationnel de la vision est donc facteur de perturbation. Tel est le cas dans l'observation de Katia avec la problématique du deuil.

Chez elle, le regard insiste et se perd dans un système où le réel coïncide avec l'imaginaire.

En réalité, avec cette dynamique imaginative, tout le fonctionnement visuel est modifié. Pour lui, il y a perception, mais ce qui a changé, c'est la fonction de cette même perception : la projection se déploie à partir du corps pour obtenir un rôle représentatif. Une même dynamique se retrouve dans le rêve porté par l'activité projective. En fait, le processus de projection prend appui sur le visuel et ce qui le situe différemment du rêve, c'est la structure de l'espace dedans-dehors dans une mise à distance : notamment, dans l'observation de Katia, le rêve d'une maison-visage (équivalente à son visage) est prise dans un processus de projection, qui prend la forme d'un espace d'inclusion réciproque[4], sans distance dedans-dehors, en rapport avec le deuil.

Dans cette dynamique psychosomatique autour du deuil, l'imaginaire corporel crée toute une symbolique, traduite par toute une expressivité psychomotrice. Le regard est le lieu de cet imaginaire corporel. Il est le médiateur de toutes les actions motrices et sensori-motrices. Il est porteur d'une représentation et d'une intention face à la relation. Les mouvements de l'âme révélés par les mouvements du corps y sont traduits.

La thérapeutique corporelle : la relaxation psychosomatique.

En ce qui concerne la relaxation psychosomatique, les rapports entre souffrance physique et souffrance morale sont en continuité : un problème corporel renvoi à une problématique psychique. Ne pas prendre en charge la situation dans son entité empêche l’évolution de la problématique corporelle. Autour de la somatisation, le phénomène imaginaire est d’importance. De ce fait, en psychosomatique, l’étayage se fait en tenant compte de la qualité de l’imaginaire et de la base organique qui accompagne précisément les données imaginatives. Pour la somatisation, l’étayage se situe à partir d’une activité fondamentale, qui est celle de la projection. En relaxation psychosomatique, il correspond à la possibilité inhérente au sujet de constituer un objet absent-présent fantasmatiquement, à travers une activité corporelle, qui est elle aussi un élément présent-absent.

On peut traduire la même forme de somatisation différemment suivant qu’elle inclut ou non la possibilité projective : tel est le cas des troubles visuels. C’est ainsi qu’on ne peut repérer des troubles spécifiques concernant l’acuité, qui sont du domaine hystérique, qui renvoient au corps imaginaire et demandent à être pris en charge comme tels ; puis des troubles de la convergence, qui concernent la mise en place ou la régression d’une fonction, où la vision renvoi à l’organique d’un corps réel. Aussi, pour comprendre le phénomène de somatisation, deux données sont importantes : l’organisation personnelle du sujet et la situation de vie autour de laquelle la somatisation s’est créée. La situation thérapeutique agit sur ces deux données. Elle prend en charge la situation conflictuelle (avec ou sans issue) et elle permet la reconstruction du fonctionnement de la personnalité. De ce fait, la prise en charge n’est pas symptomatique, mais permet toute une évolution du patient dans la réharmonisation de sa personnalité.

La maladie n’arrive pas par hasard et ne parle pas ; il s’agit ici de comprendre ce qui arrive et s’inscrit. Cette situation se fait dans un double mouvement : celui des événements de vie depuis l’enfance d’une part, d’autre part la direction des répétitions familiales transgénérationnelles, dans laquelle la maladie arrive. Il existe même un moment pour cette répétition transgénérationnelle familiale : dans certaines familles, il arrive quelque chose de ce type, à une date ou à un âge précis. Dans cette famille par exemple, le père est mort à cette date, le grand-père a eu une maladie importante à la même date. En fait, les gens se fragilisent lorsque le moment ou la date qu’ils ont en eux arrive. Des dates, par conséquent, peuvent être cruciales pour certaines familles. Aussi faut-il tenir compte du contexte dans lequel arrive l’événement de vie, et celui qui correspond à la famille.

L’anamnèse est une donnée importante qui permet de comprendre le cheminement du processus de somatisation. Tout un travail relationnel, mettant en rapport les phénomènes corporels et leur valeur psychique au niveau possible de l’organisation personnelle du sujet, décrypte le script inconscient de la vie somatique du sujet. Parfois, seule une mise en parallèle de ces deux données paraît être une situation gérable, et cette mise en rapport du psychique et du somatique n’aborde pas d’emblée tout ce qui pourrait être autour d’une situation conflictuelle, encore moins d’une impasse. A partir de là, toute une dynamique créée par des consignes individualisées suit l’évolution du patient. Elles tiennent compte des données psychiques et somatiques avancées dès l’anamnèse. Elles prennent en charge le fonctionnement de personnalité, la problématique corporelle, les lieux de tension, les phénomènes de somatisation.

Pour les personnalités fonctionnant dans le banal, se pose très souvent le problème de la demande, qui s’effectue en raison de la somatisation. Le patient se conforme souvent au conseil du médecin, car il ne peut lui-même imaginer que le problème puisse être autre qu’organique. Son état d’esprit, pour la relaxation, est de se conformer à une technique qui va gérer la somatisation. Un travail d’élaboration est donc à faire, dans les premiers entretiens. Il tend à lui montrer (avec les données qu’il donne) qu’un problème organique, en dehors de celui qui précisément l’amène, peut avoir une corrélation psychique.

Par ailleurs, dans la thérapie de relaxation, l’abord du conflit est délicat. Une aide élaboratrice maladroite du thérapeute peut amener le patient au conflit, au délire, tout comme à un refoulement de la fonction de l’imaginaire. Dans les psychonévroses, le patient conduit plus ses choix thérapeutiques, et la formulation de la relaxation est rapidement comprise. La difficulté demeure dans l’abord du contexte de la somatisation. Elle réside ici dans un investissement imaginatif de la personnalité. En général, cet imaginaire peut être générateur d’angoisse, et par là même augmenter le processus de somatisation. Si ceci interfère trop sur la situation conflictuelle, elle risque de transformer la somatisation, de même un abord maladroit de la situation.

Pour éviter ces difficultés autour du conflictuel, avec ou sans issue, la technique a pour habitude (lors du passage à la représentation, ou lors de l’interprétation) de passer par le sujet pour l’élaboration de la situation. La modification du fonctionnement transférentiel en fonction des besoins thérapeutiques, lorsqu’il est pris dans l’impasse, ou le conflit, est une autre manière d’éviter ces difficultés. En effet, le thérapeute peut lui-même dynamiser ou changer la situation en se positionnant dans un cadre transférentiel qui convient à l’élaboration ou au dépassement de la situation de vie.

En ce qui concerne la technique en relaxation psychosomatique, ce qui prédomine, c’est une relation imaginaire à l’autre, qui permet au patient d’être nourri par la projection, d’aborder la représentation, de jouer ses conflits et d’évoluer sur le plan somatique. Pour la somatisation, la prépondérance de la relation à l’imaginaire est donc importante. Elle se retrouve dans l’organisation de la personnalité du sujet.

Pour finir, à propos de la technique dans les psychonévroses (comme c’est le cas pour Katia) l’harmonisation de l’imaginaire est nécessaire à la récupération de la somatisation, alors que dans la pathologie de l’adaptation son émergence sera une donnée élaboratrice. Lors de l’impasse (déterminée par le refoulement de la fonction de l’imaginaire) et lors du conflit (lié à l’imaginaire), dans ces deux cas, l’élaboration de cette situation de vie est délicate, le passage à la représentation, l’interprétation psychosomatique et les équivalents d’interprétation sont d’une aide précieuse face à toute difficulté somatique, mais ils sont à manier avec précaution.



[1] Rêve répétitif : élaboration d'une situation traumatique sous-jacente au conflit, prenant la forme d'une élaboration répétitive par tentative qui échoue à maîtriser l'activité fantasmatique.

[2] Cf .dessin

[3] Dans cette acceptation puis le refus, face au registre oedipien se place tout un noyau de culpabilité qui est à relier au contexte de l'immobilité qui va suivre.

[4] Inclusion réciproque : le dehors (le sujet dormant) est inclus dans le dedans (le sujet représenté dans la maison-visage).

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